Homily by Fr Guézingar, parish priest of Pont l'Abbé, at the Jubilee of 60 years of religious life of Sr Marie Christine.
Love. Loving the man or woman in your life, loving your parents, loving your children, loving your friends, loving your sisters in community... You don't have to be a Christian to sing about love endlessly and to have understood that this word says it all, that what is truly precious in the heart of man is love. Christians have summed it all up in the words of St John: "God is love" 1Jn4,8.
Love. The highest word there is, but also a fragile word that is quickly overused. What does "love" really mean?
The 1st thing to say about love is that it is a movement of life, a joy of living, whose source is not within us. This is what love is all about," says St John: "It is not we who have loved God, but He who has loved us". This is a fundamental Christian affirmation: before we love, we are loved. How many times have I suggested to engaged couples that they consider the mystery that has befallen them in this way... How did we meet, how did we come to love each other? A tenderness came between us, which we discovered with astonishment; we recognised it, we identified that it was reliable; it comes from God, He knows where it will lead us, where God wills; we decide together to trust Him. That is love. The love that begins is a mystery. Whether in marriage, in consecrated life or in the life of a priest, love is a grace received and a mission entrusted. A mission entrusted.
And here is the 2nd essential truth, formulated by Jesus: love is a commandment. "My commandment is this: Love one another as I have loved you". Let's leave aside for a moment the phrase "as I have loved you", which applies to Christians and sets a very high standard for them. For everyone, Christian or not, love is a commandment. It is the imperative obligation we have to respond to the requests of those who are waiting to be loved. We often feel this way, don't we? As soon as a stranger is in need, I am immediately called upon; their face calls out to me, and here again the call comes from very far away. It comes from the mystery that unites us, from our life at its source. Too often we think that love is just a feeling, and that by committing myself to love I am honouring my feelings. No; I am honouring a deeper calling
Homélie du P Guézingar, curé de Pont l’Abbé, lors du Jubilé de 60 ans de vie religieuse de Sr Marie Christine.
L’amour. Aimer l’homme ou la femme de sa vie, aimer ses parents, aimer ses enfants, aimer ses amis, aimer ses sœurs en communauté… Nul besoin d’être chrétien pour chanter indéfiniment l’amour et pour avoir compris que ce mot-là dit tout, que ce qui est vraiment précieux au cœur de l’homme, c’est en définitive l’amour. Les chrétiens ont tout résumé avec ce mot de St Jean : « Dieu est amour » 1Jn4,8.
L’amour. Le mot le plus élevé qui soit, mais aussi un mot fragile et vite galvaudé. Qu’est ce que « aimer », en vérité ?
1ère chose à dire sur l’amour : il est un mouvement de vie, une joie de vivre, dont la source n’est pas en nous. « En ceci consiste l’amour, dit St Jean : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés ». Affirmation chrétienne fondamentale : avant d’aimer, nous sommes aimés. Combien de fois ai- je proposé à des fiancés d’envisager ainsi le mystère qui leur est arrivé…D’où vient-il que nous nous soyons rencontrés, d’où vient- il que nous nous aimions ? Une tendresse est venue entre nous, que nous avons découverte avec étonnement ; nous l’avons reconnue, nous avons identifiée qu’elle était fiable ; elle vient de Dieu, Lui sait où elle nous conduira, où Dieu voudra ; nous décidons ensemble de lui faire confiance. Voilà l’amour. L’amour qui commence est un mystère. Que ce soit dans le mariage, dans la vie consacrée ou dans la vie de prêtre, l’amour est une grâce reçue et une mission confiée. Une mission confiée.
Et, voici la 2nde vérité essentielle, formulée par Jésus : l’amour est un commandement. « Mon commandement, le voici : Aimez- vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Laissons un instant le « comme je vous ai aimés », qui s’applique aux chrétiens et qui leur met la barre très haute. Pour tous, chrétiens ou non, l’amour est un commandement. Il est l’impérieuse obligation qui nous est faite de répondre aux sollicitations de ceux qui attendent d’être aimés. Nous éprouvons cela souvent, n’est ce pas ? Dès qu’une personne inconnue est en nécessité, aussitôt, je suis sollicité ; son visage m’appelle, et là encore l’appel vient de très loin. Il vient du mystère qui nous unit, de notre vie en sa source. Trop volontiers, nous croirions que l’amour n’est qu’un sentiment, et qu’en m’engageant dans l’amour, j’honore mes sentiments. Non ; j’honore un appel plus profond. Et, s’il m’arrive que les sentiments se relâchent, alors l’amour se rappelle à moi, comme un commandement. Aimer quelqu’un pour ses qualités, pour le bien être que je trouve à ses côtés, fort bien ; mais suis-je sûr qu’il s’agit d’amour ? Aimer ceux qui nous aiment, cela suffit-il à l’amour ? Nous sommes attendus plus loin. Quand il devient question de pardonner ou de demander pardon, alors soyons-en sûr : l’amour commence. Quand la patience et la gratuité sont mises à l’épreuve, là il devient clair, le commandement d’aimer. Jésus poussera ce commandement jusqu’à l’extrême, jusqu’à dire : « Aimez vos ennemis ». Une dame me faisait remarquer, il y a quelque temps que ‘l’ennemi’ en question, on n’a pas besoin d’aller le chercher loin. Elle disait : « C’est mon mari ou mon fils, à l’heure où on ramasse les miettes », autrement dit, dans l’exigence quotidienne de réapprendre la patience, la douceur, la décision d’aimer. L’amour n’est pas d’abord un sentiment, il est d’abord une décision. La décision que vous avez prise il ya 60 ans, Sœur Marie Christine.
Et quand Jésus eut fini de parler de l’amour, il conclut ainsi : « Je vous ai dit tout cela, pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».
Sœur Marie Christine, continuez à vous laisser habiter par cet amour et nourrir par son pain, pour aller toujours plus loin, avec confiance, dans la rencontre avec Lui et avec les autres ! Continuez à Lui redire chaque jour votre désir de Le suivre. Réjouissez- vous de sa présence qui ne manque jamais à vos côtés. Comme l’a écrit notre Pape François : « la vocation est un don et une charge, une source de vie nouvelle et une joie véritable ».
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And if I happen to let my feelings go, then love comes back to me, like a commandment. Loving someone for their qualities, for the well-being I find at their side, is all very well; but am I sure it's love? Is loving those who love us enough love? We are expected to go further. When it comes to forgiving or asking forgiveness, let's be sure: love begins. When patience and gratuitousness are put to the test, then the commandment to love becomes clear. Jesus will take this commandment to the extreme, to the point of saying: "Love your enemies". A lady pointed out to me some time ago that you don't have to go far to find the enemy in question. She said: "It's my husband or my son, when we're picking up the crumbs", in other words, in the daily need to relearn patience, gentleness and the decision to love. Love is not primarily a feeling, it is primarily a decision. The decision you made 60 years ago, Sister Marie Christine.
And when Jesus had finished talking about love, he concluded as follows: "I have told you all this so that my joy may be in you and your joy may be complete".
Sister Marie Christine, continue to let yourself be inhabited by this love and nourished by its bread, so that you can go ever further, with confidence, in your encounter with Him and with others! Continue to tell Him every day of your desire to follow Him. Rejoice in his presence, which is never lacking at your side. As Pope Francis wrote: "Vocation is a gift and a burden, a source of new life and true joy".